Champs de géo-poésie

visuel ateliers de plein air

Crédit photos © PYLF

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Aider les enfants à réaliser leur rêves

c’est un peu ce qu’exprimait à sa manière, Alfred de Vigny :

en pensant à une fleur, on peut la faire naître

R.D.

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1 – CRÉATION & ANIMATION d’A.D.P.A. ©

Pour tout désir d’application de ce mode d’emploi d’ateliers créé  par R.D. vous pouvez prendre contact avec elle.

Ateliers de plein air / champs de géo-poésie

dispensés en France et hors de l’hexagone en direction de publics apprenant la langue française

 

2 – POSTFACE
du recueil plurilingue … de pluies & de saisons…

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3 – Géo-poème

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4 – Quelques couvertures de recueils

fabriquées avec les jeunes publics

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1 – Ateliers de plein air / champs de géo-poésie

Ce type de pratique est proposé en direction de tous publics : d’associations diverses, (femmes / migrants jeunes et âgés), de médiathèques, de jeunes des écoles, collèges, lycées et autres universités.

Sensibilisation à la poésie du lieu – d’ici & d’ailleurs.

Proménadologie réflexive 

Observation attentive et lecture des lignes de la terre, telles quelles. Tentative de repérage de poches de résistance de la nature en milieu urbain également. Pluridisciplinarité : arts plastiques ; musique ; géologie (minéraux, strates de mémoires…), géographie (points cardinaux, reliefs, plans, angles, distances, espaces, compris comme autant de postes d’observation) ; météorologie ; environnement et leurs différents vocabulaires spécifiques, utiles à stigmatiser le lieu étudié avec plus de précision, de manière tangible.

Il n’y a – ici & maintenant – ni Mickey ni de Pokémon, de religieux ou de légendaire.

Le lieu est découvert – peu à peu, pas à pas, en une cueillette de mots et de sensations – et décrit tel quel, graduellement perçu comme : inconnu / méconnu / reconnu.

Fabrication de brefs géo-poèmes

à l’aide de mots cueillis, éprouvés dans un fragment étudié du grand dehors.

Création d’un recueil illustré, (comportant la langue native,  la langue régionale le cas échéant et la langue française). Puis lecture et présentation des textes plurilingues, des travaux d’arts plastiques et musicaux, lors d’un spectacle de fin d’atelier ouvert à tous publics.

Ces – ateliers de plein air –  sont destinés à apprendre à voir, revoir et mieux connaître le lieu de vie, de passage, de mort, d’évolution, de culture, du patrimoine, car – voir aide à savoir – en choisissant des mots éprouvés dans le réel des paysages traversés.

La pratique de la marche réflexive, rythmée par les pas du randonneur – éveillé, curieux, attentif et sensible – permet une meilleure respiration, l’ouverture, l’interactivité entre le dedans et le dehors, l’affleurement de remarques tangibles et fines, de cultiver une certaine allégresse à être, de se sentir en symbiose avec le monde du vivant & des choses, de modifier son mode de perception pour en faire une pratique de vie nuancée, et ce dans la meilleure connaissance de ce qui nous entoure, nous interroge, nous regarde, pour réfléchir et agir ensemble, créer du lien entre le moi, le mot et le monde, et chercher pour trouver des pistes interprétatives sur ces chemins du lieu de mémoire contre l’indifférence et l’oubli.

 

Restitution

La lecture vive des géo-poèmes en différentes langues & mise en espace du travail de création illustrée (collages, arts plastiques) est /ou peut  être accompagnée de sons (percussions, violon, guitare, luth… et, ou autres) produits par les participants eux-mêmes. Un reportage photographique (offert aux participants) et scandant les différentes étapes d’éveil, d’apprentissage et d’écriture est réalisé par le géologue, photographe, PYLF (Patrice Yan Le Flohic).

Différents ateliers sont élaborés / imaginés / créés selon les exigences et autres vœux pédagogiques des demandeurs d’ateliers de plein air et des publics rencontrés. On peut ainsi approfondir les thèmes suivants :

– le jardin pluriel ;

l’importance et la signification de la typographie et des illustrations dans les ouvrages, notamment celles qui par leurs dispositions spécifiques permettent de pratiquer des pauses, des respirations de compréhension et de lectures différenciées ;

– le regard porté sur les albums de famille ;

– la création d’une suite à une nouvelle issue du recueil de nouvelles, Exils de soie ou au conte Malou, Elliot et les quatre bougies ;

 etc.

Les ateliers de géo-poésie en direction des écoles sont aussi et couramment pratiqués dans l’enceinte de l’établissement, avec des consignes différenciées.

  

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2 – POSTFACE
du recueil plurilingue
… de pluies & de saisons…

De pluies et de saisons plurilingue

   Il y eut pour moi, après deux décennies de vagabondages, la rencontre / révélation avec Une stratégie paradoxale,  Essais de résistance culturelle, de Kenneth White (1) et quelques années plus tard avec l’ouvrage, Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde de Michèle Duclos (2) et les parutions, les travaux des deux ateliers de géopoétique belge et québécois : l’Atelier du Héron (collection Pérégrins) et La Traversée.

   Avant ces lectures qui devaient me faire accéder à « un champ d’énergie inédit, à un nouveau paysage de l’esprit », je m’étais comme chacun de nous employée à déchiffrer les signes, les conséquences sur la pensée et sur la vie vécue au plus quotidien des quotidiens d’expériences plurielles de paysages tant intérieurs qu’extérieurs, collationnés durant les années pérégrines de dérive naturelle, et ce dès l’âge de dix-sept ans, à travers l’Europe, les États-Unis, l’Arabie, l’Iran…

   Une plage de réflexion s’offrait alors à moi, qui laissa rapidement la place à un désir d’agir dans un champ différencié, ouvert aux jeunes publics francophones auxquels tant en France que hors de l’hexagone, à l’aide de mes modestes outils, je désirais donner l’envie d’explorer le sens de la langue, des langues monde, à travers la lecture, l’écriture, la critique et la traduction. Comme je l’avais fait moi-même auparavant, ce que je pratique toujours bien sûr, je voulais suggérer des manières d’« apprendre à voir », comme le poète autrichien Rainer Maria Rilke le préconisait déjà, en une posture qui ferait prendre conscience de la valeur des mots acquis qui servent à décrire, à se « fabriquer », un ressenti de l’observation des lignes de la terre, de l’extrême horizon au brin d’herbe sous le pied, du côté moussu des arbres exposés au nordé aux passages  d’oiseaux   dans   des   ciels  changeants,  au-dessus  d’océans  tantôt apaisés, tantôt tourmentés, selon la noria immanente, permanente des saisons où évolue « l’être au monde », humain, animal, végétal, mais aussi de ce qui, à première vue pour les enfants, semble figé et mort, le minéral, et de réfléchir à ce que peuvent contenir les strates géologiques ; ce monde feuilleté, palimpseste, vivant du passé et aborder le cosmos tout autour, tout là-bas, tout présent, tout proche… avec le regard de la reconnaissance.

    À partir de recueils de poésie, de contes, de nouvelles, étudiés en classe sur des propositions fluctuantes et avec l’aide éclairée de maîtres d’école ou de professeurs, les enfants se sont essayés à écrire la suite d’un conte, d’une nouvelle, un poème à la manière de… Mais c’est au cours des – Ateliers De Plein Air – (A.D.P.A.) que j’ai désiré créer et  dispensés en plein air donc, loin des bancs de l’école, à l’aide d’une boussole, d’un petit carnet confectionné par chaque géo-poète en herbe et d’un crayon à papier, que débuta cette manière de regarder ce qui « est »  de manière tangible autour de soi. Ainsi, une dynamique personnelle à chaque enfant d’une part et au groupe d’autre part, s’est mise en place. Et la consigne qui consistait à oublier les recueils traversés, puis à prendre en compte l’environnement pour en décrire ce que l’on en a réellement retenu, a abouti chez les enfants à une création de textes, si proches et si lointains, les uns des autres.

   De simples lecteurs plus ou moins passifs, ils sont devenus actants grâce à leur cueillette singulière en extérieur, brassées de sensations, traduites ensuite dans un vocabulaire personnel, acquis à l’oral et à l’étude, selon leur degré d’avancement, pour devenir créateurs de leurs propres textes poétiques. Ainsi éclairée par leur exemple ardent, enthousiaste, j’ai désiré aller plus loin avec ces six petits textes … de pluies & de saisons…  et tels des oiseaux les voir s’envoler vers des ailleurs traversiers, d’où ils reviendraient porteurs de langues plurielles ; mon antibabélisation sans prétention ! Interrogée et mise en archipélisation de clameurs humaines différenciées, la langue nous permet ainsi de communiquer, de mieux se connaître soi-même et de reconnaître l’autre, de s’exercer à l’art de la critique pour construire un dialogue éclairé et tenter d’intégrer le mode de pensée, de vie pour adhérer – ou non – aux informations ainsi recueillies…

     Dans une démarche totalement bénévole, de bouche à oreille, de mél en mail, de coup de téléphone en envoi de textes scannés, une chaîne solidaire de personnes de « bonne volonté » s’est créée, et a proposé, ici, le nom d’un traducteur professionnel, là, occasionnel ou encore débutant, dans le but d’offrir à ces jeunes publics, au moins une fois dans leur parcours d’écoliers ou de collégiens, l’occasion de voir (à défaut d’entendre encore) plusieurs langues du monde, côtoyer et tutoyer la langue française, que comme eux, j’avais apprise en langue seconde, (dans le cas de jeunes publics francophones).

    Je tiens à remercier bien chaleureusement tous les traducteurs dont les noms paraissent dans ce  recueil pour leur générosité, leur ouverture d’esprit, la juvénile spontanéité avec laquelle ils ont répondu à l’appel de « PLUS DE LANGUES », malgré tous les problèmes rencontrés allant de « l’impossible tâche » de traduire la poésie ; vision pertinente, éprouvée par notre correspondante en Chine, à la pénurie pure et simple de matériel, tels que machine à écrire,  ordinateur.  Certains  travaillent  intensément,  d’autres   n’ont hélas pas d’emploi, d’autres encore ont demandé  l’assistance de nouveaux amis pour faire envoyer leurs traductions « scannées », manuscrites ou tapuscrites, notamment les versions poétiques japonaise et russe que nous n’avons pas pu/su défiger, afin de les adapter au format général de la maquette.

   Cependant, tous ont eu à cœur de s’engager dans cette proposition. De partager avec nous leur temps précieux et ainsi de verser, en qualité de passeurs, à l’attention de plus jeunes générations, leur traduction totale ou partielle. Les uns ont traduit la poésie, les autres les textes en prose, d’autres absolument tout. De nouveaux traducteurs pourront à leur tour remettre « l’ouvrage sur le métier » ; quelque jeune lecteur, osons-nous espérer ! Car quoi que l’on puisse dire de l’insuffisance du traduire, cette activité n’en reste pas moins l’une des tâches les plus essentielles et les plus dignes d’estime du marché d’échange mondial universel, ainsi que l’exprimait, Johann Wolfgang von Goethe.

    Enfin, appel est lancé ici à tout lecteur qui pourrait nous aider à réaliser, ou faire réaliser des traductions dans d’autres langues du monde.

    De tout cœur, de toute âme merci ! car une âme est plus grande qu’un monde, d’après la réflexion spirituelle de Victor Hugo. Mille & une pensées pérégrines. 

R. D.

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Notes

  1. Une stratégie paradoxale de Kenneth White, PUF de Bordeaux, 1998.
  2. Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde de Michèle Duclos, ELLUG, université Stendhal, Grenoble 2006. www.geopoetique.net

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3 – Réécriture du géo-poème issu du recueil
Visages de plein vent
en direction de jeunes publics

Soir d’automne à  Andernos

Bassin d’Arcachon  Aquitaine

Griffes écorchures rouges & fines
redessinent ce soir le ciel d’Andernos

Empreintes rouges sur fond gris

À marée basse la mouette le cormoran
tentent une dernière pêche.

Insectes aquatiques & longs filets d’argent
anguilles frétillantes émergent de la vase

Un dernier ballet de chalands de pinasses
glisse sans bruit dans le chenal

Là sur le sable : une coque grise éventrée

À leur fort battement d’aile je reconnais
l’ondulante troupe des cygnes.

Ils volent bas & sont les premiers à rentrer
– amerrissage huilé – sur le plan d’eau
près de la plage à la anse de St Brice

Puis s’approchent les sombres cormorans
par deux par trois sur différents chemins de vol

Ils évitent de croiser les blanches aigrettes

Les deux colonies se posent chacune séparément
sur le squelette cendre de grands arbres tortueux
sur un îlot entouré d’eau douce peuplé de ragondins
siffleurs de canards & de poules d’eau

Enfin lorsque le soleil a presque disparu et que l’on
devine encore les contours de chaque arbre de la
forêt un à un avec leur cou replié en arrière
les hérons cendrés regagnent leur nid

Dans le ciel incendié par le soleil couchant
parmi les étoiles ils ressemblent à des pointillés
de petits crayons noir & gris

Et on les entend : krèèik krèèik krèèik
à la cime des grands pins

De mon poste d’observation je me sens
un peu perdue dans un réel étrange et
je me demande : qui observe qui ou quoi ?

Les oiseaux m’observent-ils aussi ?

Il se peut bien qu’ils se demandent ce que je fais
ici chez eux en ce soir d’automne à Andernos.

Mais les oiseaux de mer comme moi nous habitons
la même terre.

Je ne vois pas de miracle dans ces choses ordinaires
habituelles qui font partie des cycles de la nature.

Et pourtant je crois sentir la respiration du ciel
& de la terre. Est-ce pure imagination ?

La terre est un mot qui embrasse la terre.

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4 – Quelques couvertures de recueils

réalisés avec les jeunes publics

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atelier Italie

1er page ADPA CB 2006

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TIMISOARA

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